PepsiCo a émis pour 1 milliard de dollars d’obligations vertes à 30 ans. Cette émission fait suite à la publication de son Rapport de durabilité 2018. Ce rapport fiable cite beaucoup d’exemples concrets visant à illustrer la manière dont l’entreprise contribuera à bâtir un système alimentaire durable. Pour ce faire, elle s’attache notamment à œuvrer en faveur de l’engagement pris lors de la COP21 en 2015, qui consiste à atteindre zéro émission nette de carbone d’ici à 2050. Les entreprises comme PepsiCo ont conscience de la nécessité de développer des stratégies à long terme et ne peuvent se permettre d’avoir une vision à court-terme. C’est la raison pour laquelle elles ont décidé de se préparer à relever les défis de demain, indépendamment des intérêts politiques en jeu.
Du reste, les Etats-Unis ont signé l’Accord de Paris en avril 2016 et, bien que le président américain ait annoncé le 4 août 2017 que les Etats-Unis se retiraient de l'Accord, ce retrait ne pourra pas avoir lieu avant le 4 novembre 2020, autrement dit, le lendemain des élections américaines. D’ici là, les Etats-Unis continueront de siéger aux réunions sur le changement climatique et de soutenir des mesures visant à réduire les émissions de carbone.
On compte également de nouveaux émetteurs en francs suisses en 2019. Raiffeisen Genossenschaft, prêteur hypothécaire de premier plan, a ainsi émis sa toute première obligation verte. BKW, l’entreprise énergétique célèbre pour avoir fermé la centrale nucléaire de Mühleberg en 2019 après 47 ans de service, a émis une obligation verte. Cette émission devrait l’aider à utiliser au moins 75 % de ses capacités de production en vue de produire exclusivement des énergies renouvelables d’ici à 2023. Enfin, Swiss Life a émis trois obligations vertes en 2019. Le groupe d’assurance-vie investira le produit de ces placements dans des constructions écologiques.
Les entreprises devraient être de plus en plus nombreuses à mettre à profit les marchés d’obligations Investment Grade américains et européens et à émettre de la dette pour financer des projets à visée écologique et sociale, tandis que la Covid-19 continue de mettre en lumière les effets potentiels du changement climatique.
Même les climatosceptiques ne peuvent nier le bien-fondé du développement durable. Des technologies abordables permettant de nettoyer les océans et de réduire la consommation de plastique existent déjà et feront émerger de nouveaux domaines de la croissance économique. Rien ne justifie de remettre ces changements à plus tard. Et les obligations vertes font partie intégrante de cette transformation.