Situation du Marché: Echanger avec notre équipe d’investissement

Notre équipe de gestion a récemment partagé son point de vue sur l'environnement actuel du marché et les opportunités d'investissement. En voici l’essentiel ainsi qu’un lien vers l’enregistrement de cette audioconférence de 30 minutes.

 

Adrien Pichoud, Chef économiste, a partagé ses vues sur les évolutions du marché

Fabrice Gorin, Gérant, a présenté les portefeuilles obligataires

Saïd Tazi, Gérant, a conclu sur la partie actions

En
resumé

Contexte macroéconomique et financier, par Adrien Pichoud, Chief Economist

  • Le choc subi par l’économie mondiale est inédit et entraînera une contraction prononcée au premier semestre de cette année. Nous misons toutefois sur une reprise progressive de l’activité mondiale d’ici la fin du printemps et sur une lente accélération au second semestre qui devrait se prolonger en 2021. L’assouplissement progressif des mesures de distanciation sociale dans les pays développés et les politiques économiques devraient soutenir cette tendance positive.
     
  • Les gouvernements à travers le monde ont réagi en apportant un soutien massif appelé à perdurer. Autre signe encourageant, ils se concentrent désormais sur leurs stratégies de sortie du confinement pour relancer progressivement l’économie mondiale. Sur le front monétaire, la Réserve fédérale américaine, la BCE et la plupart des grandes banques centrales ont annoncé des mesures sans précédent pour soutenir la liquidité des marchés financiers et le crédit, avec l’injection de 3300 milliards de dollars depuis la mi-février (soit un gonflement de 25% de la liquidité mondiale).

    Nous pouvons désormais supposer que les marchés financiers intègrent deux facteurs:
  • Les craintes d’implosion du système financier se sont apaisées grâce aux injections massives de liquidités par les banques centrales.
  • La forte révision à la baisse des prévisions de bénéfices est contrebalancée par l’action des banques centrales. Le niveau désormais nul voire négatif des taux monétaires et des taux souverains à long terme a pour effet de rendre les actions plus attrayantes d’un point de vue relatif.

Sentiment à l’égard des obligations, par Fabrice Gorin, Gérant de portefeuille

  • La «japonification» accompagnée d’une stagnation séculaire des pays occidentaux que nous évoquons depuis l’an dernier a incité les investisseurs à réduire progressivement leur exposition aux marchés monétaires et aux emprunts d’Etat en faveur d’actifs plus risqués comme les obligations à haut rendement et la dette émergente au début de l’année. La pandémie et son impact sur les marchés ont induit des ventes massives d’actifs dans le but de lever des liquidités. Les obligations Investment Grade et celles à haut rendement ont subi des dégagements considérables en mars. Les banques centrales sont intervenues pour éviter une paralysie du marché du crédit.
     
  • Les créances Investment Grade sont désormais plus attrayantes suite à la correction du mois de mars et nous considérons qu’il y a lieu d’envisager d’accroître l’allocation à cette classe d’actifs.
     
  • Nous restons prudents vis-à-vis des titres à haut rendement malgré leur valorisation attrayante. Les obligations Investment Grade offrent une meilleure performance ajustée au risque que celles à haut rendement.
     
  • Les perspectives de la dette émergente restent très incertaines. Nous sommes très soucieux de la qualité des entreprises et des pays que nous sélectionnons et préférons la dette en monnaie forte à celle en monnaie locale.

Sentiment à l’égard des actions, par Saïd Tazi, Gérant de portefeuille

  • Les marchés actions ont subi un revers d’ampleur inédite au 1er trimestre. La guerre des prix du pétrole entre l’Arabie saoudite et la Russie n’a fait qu’aggraver la situation.
     
  • La correction n’a pas été uniforme et de fortes disparités sont apparues entre secteurs. Les valeurs de l’énergie ont par exemple plongé de 50%, tandis que les secteurs défensifs comme la santé et les biens de consommation de base ont perdu moins de 30%.
     
  • Depuis la déroute du mois de mars, les actions américaines ont effacé 50% de leurs pertes. Elles restent néanmoins en baisse de 10% par rapport au début de l’année. Les actions européennes et celles des marchés émergents accusent quant à elles une chute proche de 20%.
     
  • Scénario haussier: les optimistes considèrent que la réaction inédite des gouvernements et des banques centrales offrira un soutien aux marchés. Ils estiment également que la Chine donne une bonne idée de ce à quoi il faut s’attendre en Europe et aux Etats-Unis dès que la propagation du virus ralentira et jugent les actions bien plus attrayantes que les obligations.
     
  • Scénario baissier: les pessimistes pensent que les marchés sont trop confiants et que la contraction attendue du PIB va engendrer la plus forte récession depuis la crise des années 1930. Selon eux, nous assistons à un rebond technique induit par la couverture des positions courtes et le syndrome FOMO (Fear Of Missing Out, ou la peur de rater une occasion).
     
  • Au début de l’année, les entreprises faiblement valorisées et les actions européennes faisaient l’unanimité, les investisseurs s’attendant à ce que les valeurs concernées rattrapent le terrain perdu. Nous avons choisi d’adopter une autre approche:
    • Ces dernières années, nous avons privilégié les sociétés de qualité bénéficiant de marges élevées et de bilans solides. D’où notre surpondération sur le secteur de la technologie et le marché américain.
    • Cette approche a porté ses fruits, bien que le risque d’une détérioration à venir ne puisse être écarté. Il est aujourd’hui plus important que jamais de choisir des actions capables de survivre à une récession prolongée, et non pas simplement parce qu’elles sont bon marché.
    • Nous recommandons d’investir dans les entreprises les mieux placées pour survivre aux remous actuels et prospérer quand les choses s’apaiseront. Déjà en marche avant la crise du Covid-19, la numérisation de la société fait un bond en avant. Amazon par exemple, dont la part de marché augmentait déjà avant la crise, bénéficie désormais des mesures de confinement de façon disproportionnée.
    • Des opportunités existent également dans les secteurs les plus touchés comme les voyages, les divertissements et les produits de luxe. Les entreprises de ces secteurs mettront plus longtemps à se redresser mais certaines d’entre elles offrent un potentiel intéressant.
    • Notre produit phare en actions a surperformé ses concurrents de 7% l’an dernier dans un marché en hausse. Cette année, dans un marché en baisse, il les devance à nouveau de 7%.

Pour conclure, nous anticipons un redressement de l’économie mondiale mais sommes conscients que la reprise prendra du temps et pourrait être plus difficile qu’on ne l’espérait. Cependant, sachant que l’ampleur du soutien des gouvernements, la baisse des taux des banques centrales et les injections de liquidités ont un impact important sur les valorisations des actifs, nous avons commencé à ramener l’allocation au risque de nos portefeuilles à un niveau plus proche de neutre en accroissant l’allocation en actions et en obligations Investment Grade à compter du 27 mars.